Médaille URSI-France

 

La médaille CNFRS URSI-France, décernée sous l’égide de l’Académie des sciences, est destinée à honorer une personnalité scientifique qui contribue, ou a contribué au cours des 6 dernières années au moins, à des avancées remarquables dans le domaine des radiosciences, et a participé à l'animation scientifique de la communauté française et internationale. Cette contribution peut concerner des progrès dans le domaine de la connaissance et/ou l'apport des radiosciences au monde socio-économique et/ou la dissémination vers la communauté des radiosciences, les jeunes scientifiques ou le grand public.

Le "comité médaille" qui désigne le lauréat est, depuis 2016, constitué de personnalités extérieures à URSI-France et de membres du bureau. Les commissions sont de leur côté impliquées dans la proposition de lauréats potentiels, au travers du "comité des nominations". Le vote se déroule à bulletin secret, par élimination successive des candidats les moins bien placés.

Les modalités de l'année courante sont mentionnées au moment opportun sur la page d'accueil. Le dossier à préparer est téléchargeable.

 

La Médaille a été attribuée à :

 

La médaille du CNFRS 2024 a été décernée à Robert Plana par Lluis M. Mir

Biographie de Robert Plana

Robert Plana est professeur à l’Université Paul Sabatier Toulouse et à l’Institut Universitaire de France et chercheur au LAAS-CNRS. Ses contributions scientifiques dans le domaine des Radiosciences se déclinent suivant trois grands chapitres. Le premier concerne l’analyse et la modélisation des mécanismes de génération de bruit électriques dans les composants actifs micro-ondes (III-V, IV-IV) avec des contributions importantes dans le domaine de la métrologie, dans le domaine de la compréhension physique des fluctuations de courant et de tension et dans le domaine de l’impact des caractéristiques en bruit des composants sur les performances des circuits micro-ondes et millimétriques linéaires et non linéaires.

Le second chapitre s’intéresse au développement d’une filière de circuits millimétriques à base de Silicium avec des travaux précurseurs sur l’utilisation des HBT SiGe pour des applications faibles bruit ainsi que des travaux très innovants sur le développement de circuits passifs sur Silicium exploitant les techniques de micro-usinage et les technologies de dépôts de couches polymères de fortes épaisseurs sur des technologies BiCMOS SiGe. Il reçoit la médaille de bronze du CNRS en 1999 pour ces contributions.

Enfin le troisième chapitre s’intéresse au domaine des micro et nanosystèmes millimétriques dits intelligents en introduisant d’une part des concepts de reconfiguration à base de MEMS RF et de radio logicielle intégrée, de nouveaux composants à base de nanotechnologies (Nanotube de Carbone et Graphène), en exploitant l’ingénierie électromagnétique pour développer des capteurs autonomes et d’autre part en généralisant les architectures sans fils pour le développement d’applications d’internet des objets pour des applications industrielles. Il crée et coordonne le Réseau d’Excellence Européen (AMICOM : Advanced MEMS for RF et Millimeter Wave Communications) autour de cette thématique impliquant 21 partenaires et 13 pays européens.

En parallèle, il a occupé des fonctions de direction au CNRS, à l’Agence Nationale de la Recherche et au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ou il participe notamment à la création des Instituts de Recherche Technologiques (IRT) et des Instituts de la Transition Energétique (ITE), et à la sélection des Labex et des EquipEx.
A partir de 2013, il rejoint Alstom en tant que Directeur Scientifique où il contribue à la mise en place de laboratoires commun avec l’INRIA, NTU Singapour et City University à Hong Kong. En 2016, il rejoint GE Digital Europe en tant que CTO avec la définition de la stratégie de R&D et la constitution d’un écosystème autour de la plateforme d’internet des objets « Predix ». En 2017, il rejoint le groupe ASSYSTEM en tant que CTO en charge de l’innovation et de la mise en place du programme de transformation digitale des services d’ingénierie et de gestion de projet.

>> vidéo de l'exposé            >> vidéo de la remise

La médaille du CNFRS 2023 a été décernée à Nicole Cornilleau-Wehrlin par Nicole Capitaine

Biographie de Nicole Cornilleau-Wehrlin

Nicole Cornilleau-WehrlinNicole Cornilleau-Wehrlin, Directrice de Recherches Emérite au CNRS, était affiliée au Laboratoire de Physique des Plasmas (LPP). Ses premiers travaux de recherche datent de 1971, quand dans l’équipe dirigée par R. Gendrin au Groupe de Recherche Ionosphérique (GRI), elle a interprété des observations faites au sol d’ondes UBF, en termes de piégeage de particules, résultats qui feront l’objet de sa thèse de 3e cycle soutenue en 1972

Son activité scientifique a, par la suite, été entièrement tournée vers la compréhension de la dynamique des plasmas spatiaux, de la magnétosphère de la Terre à celles des planètes magnétisées, et plus particulièrement au rôle qu’y jouent les ondes.

Dès son entrée au CNRS, en 1974, elle s’est fortement impliquée comme Co-Investigatrice dans la préparation de l’expérience Ondes S300 des satellites GEOS, lancés en 1977 et 1978, première mission majeure de l’ESA dans l’étude de la magnétosphère, mission qui a forgé la communauté européenne des plasmas spatiaux. L’analyse des données S300, l’étude du rôle des émissions UBF, du souffle plasmasphérique, et la vérification expérimentale de la théorie quasi linéaire, étaient au cœur de sa thèse d’Etat en 1980.

Elle s’est ensuite tournée vers le développement et les opérations de l’instrument URAP de la mission ESA-NASA Ulysse. Durant cette première mission d’étude du milieu interplanétaire dans et en dehors du plan de l’écliptique, le passage dans la magnétosphère de la planète Jupiter l’a amenée à préciser le rôle des ondes UBF dans le tore de plasma créé par le satellite Io. Elle a également été Co Investigatrice de l’instrument RPWS de la mission Cassini, lancée en 1997, première sonde en orbite autour de la planète Saturne.

Nicole Cornilleau-Wehrlin a joué un rôle majeur, à partir de 1985, dans le développement de la mission ESA Cluster, utilisant 4 satellites identiques, consacrée à l’étude en 3 dimensions des processus physiques contrôlant les interfaces entre la magnétosphère et le vent solaire. En 1988, elle est logiquement devenue ‘’Principal Investigator’’ (PI) des instruments STAFF embarqués sur chacun des 4 satellites, dont l’objet était la caractérisation des ondes électromagnétiques basse fréquence. Elle en a coordonné la construction et la préparation de l’exploitation scientifique, dirigeant une équipe multinationale.

Nicole Cornilleau-Wehrlin a été un acteur clé dans la reconstruction des 4 satellites après l’échec d’un premier lancement en 1996. Cluster sera finalement lancé en 2000, et il fonctionne toujours. L’analyse des données de STAFF conduiront son équipe à des avancées majeures dans la compréhension de la turbulence, l’établissement des premiers spectres en nombre d’onde (k) dans la magnétogaine et dans l’identification des région sources EBF/TBF (chœur, souffle), entre autres.

Elle a également été PI de l’instrument STAFF, similaire à celui de Cluster, embarqué sur la mission spatiale Double Star, lancée en 2003, premier projet conjoint entre la Chine et l’ESA. Cette mission coordonnée scientifiquement avec Cluster, conduira là encore à des avancées significatives dans la connaissance des sources d’émissions UBF, en comparant les observations obtenues à la magnétopause dans le plan équatorial par Double Star, plus intenses que celles observées à plus haute latitude par Cluster.

A partir de 2010, elle a fait évoluer une partie de ses travaux vers la météorologie spatiale, au sein du groupe de travail multi instruments (GMI), intégrant les données des missions Cluster, Soho, Ace et Wind, ainsi que des observations ionosphériques et des réseaux de magnétomètres sol.

Nicole Cornilleau-Wehrlin a dirigé le groupe Ondes dans les Plasmas Naturels du CETP entre 1997 et 2006. Elle a également présidé le comité Français du SCOSTEP sur la même période, et a été membre du comité de sélection FAST de l’ESA en 2018-2019. Parmi ses responsabilités importantes, il faut en outre citer la direction de la station Radio Astronomique de Nançay de 2006 à 2010. Elle a soutenu, en particulier, le financement et l’installation sur le site, d’une station de l’interféromètre basse fréquence LOFAR.

Enfin, « last but not least », elle a été très active dans la communication grand public, s’attachant particulièrement à promouvoir la science et la recherche auprès des femmes, dans le cadre de l’association ‘’ Femmes et Sciences’’.

Auteure de plus de 150 publications, Nicole Cornilleau-Wehrlin a reçu en 2010 le prix ’’ Laurels for Team Achievement Award ’’, attribué collectivement par l’International Academy of Astronautics aux équipes des missions Cluster en Double Star, et en 2019 le ‘’Group Achievements Award’’ de la Royal Astronomical Society, attribué au Science Operation Working Group de la mission Cluster dont elle était membre.

>> vidéo de l'exposé par Patrick Canu et de la remise du prix à titre posthume

La médaille du CNFRS 2023 a été décernée à René de Sèze par Nicole Capitaine

Biographie de René de Sèze

René de Sèze a suivi un double cursus, médecin et chercheur. Cette double éducation l’a placé dans une situation idéale pour devenir une figure du Bioélectromagnétisme sur le plan national et international. Après un Doctorat en médecine en 1985 et un doctorat en sciences en 1991, René de Sèze a centré son activité sur les effets potentiellement thérapeutiques des champs électromagnétiques (EMF). A Bordeaux, il a étudié la modulation de la production d’anticorps par les EMF, puis à Montpellier, la réduction des douleurs pelviennes par des EMF à 27 MHz, avant de poursuivre sa carrière à l’INERIS. René de Sèze s’est intéressé aux effets de la téléphonie mobile dès 1993, que ce soit sur les neurotransmetteurs et les processus inflammatoires chez l’animal, mais aussi sur l’homme, sans trouver d’effets significatifs.

Plus récemment, il a effectué des travaux très originaux sur la régulation thermique chez les rongeurs, qui montrent des effets marqués et reproductibles des EMF de faible amplitude à 500 MHz sur les rats et les souris. Les animaux exposés montrent une nette thermopréférence pour les températures de 31°C (alors que la préférence des animaux non exposés est à 28°C). L’exposition à ces EMF s’accompagne d’effets vasoconstricteurs périphériques : en effet alors que la température centrale des animaux augmente de 1°C (de 36°C à 37°C), la température de la queue décroît pour éviter les pertes de chaleur. Il s’agit d’une réaction typique au froid. René de Sèze a approfondi l’étude de cette réaction aux EMF et a trouvé des changements dans les tissus graisseux des animaux et dans l’expression de gènes codants pour certaines protéines impliquées dans la réaction de l’organisme au froid. En particulier, par des méthodes pharmacologiques, il a mis en évidence le rôle central de la protéine TRPM8 (le principal récepteur au froid chez les mammifères) dans l’interaction avec les radiofréquences (RF), en bloquant la fonction de ce récepteur par une molécule antagoniste spécifique.

René de Sèze a été impliqué dans de nombreux comités nationaux et internationaux de spécialistes aidant à l’établissement de normes (ANSES, ICNIRP, OMS…). Il a aussi été Président de l’Association Européenne de Bioélectromagnétisme (EBEA, de 2003 à 2007) puis de la Bioelectromagnetics Society (BEMS, de 2019 à 2021), qui étaient les deux plus grandes sociétés savantes concernées par le Bioélectromagnétisme, outre l’URSI commission K. Ces sociétés savantes ont conduit le processus de leur fusion sous la présidence de René de Seze pour former la nouvelle société savante BioEM.

En ajoutant une touche personnelle, tous les participants aux réunions annuelles de ces sociétés savantes se souviennent des coups de clairon (au sens le plus concret et « artistique» de ce terme), que René de Sèze jouait par exemple pour conclure les pauses et ramener les participants aux séances de travail.

>> vidéo de l'exposé et de la remise du prix

La médaille du CNFRS 2022 a été décernée à Carlo Sirtori par Jean-Michel Gérard

 

Biographie de Carlo Sirtori

Carlo Sirtori a obtenu son doctorat en physique à l'Université de Milan en 1990. La même année, il a commencé sa carrière de chercheur aux Laboratoires Bell (NJ, USA) où il a apporté des contributions majeures dans le domaine des structures quantiques semi-conductrices de basse dimension, comme la première démonstration du "laser à cascade quantique" et l'ingénierie des propriétés optiques non linéaires dans les structures quantiques.

En 1998, il a accepté une offre au laboratoire de recherche THALES pour poursuivre ses recherches en tant que chercheur confirmé. Les années dans le centre de recherche de THALES ont été une expérience enrichissante stimulante car ce centre a un équilibre remarquable entre la recherche académique et industrielle. Il a été chef de groupe puis chef du département "Lasers à semi-conducteurs". Enfin, après quelques années d'expérience en tant que manager, il a quitté l'industrie pour un poste académique et avoir plus de temps pour suivre les détails des progrès scientifiques et technologiques. En 2003, il est nommé professeur à l'Université Paris-Diderot (Paris, France), où il a été le coordinateur du projet de nouvelle salle blanche, puis le directeur des laboratoires MPQ de 2010 à 2018. En 2010 Carlo Sirtori a également obtenu une ERC Senior Grant, pour étudier les dispositifs quantiques dans le régime de couplage fort lumière-matière.

Avec son groupe, il a rejoint l'École normale supérieure (Paris, France) en tant que professeur et titulaire de la chaire ENS-THALES "Centre for Quantum Devices". Ce changement a été une excellente opportunité pour l'ensemble du groupe de se plonger dans un contexte de recherche d'excellence. La Chaire comprend également un volet éducatif qui vise à la formation d'étudiants de premier et deuxième cycles. Il a récemment pris la responsabilité du Master sur les technologies quantiques, un nouveau Master pour PSL, à cheval sur les écoles d'ingénieurs (Mines, ESPCI), l'ENS et l'Observatoire de Paris.

Carlo Sirtori est l'auteur de plus de 280 articles dans des revues à comité de lecture et a donné quelque 140 conférences invitées dans des congrès internationaux. Il a reçu plusieurs prix prestigieux dans le domaine scientifique, tels que le prix Fresnel (EPS) et le "quantum devices award" (APS).

Actuellement, il est le coordinateur d'un groupe de 20 chercheurs (parmi les doctorants, les post-docs et le personnel permanent). Ses principaux centres d'intérêt sont les dispositifs quantiques, la lumière-matière dans le régime de couplage fort et la transmission de données dans la fenêtre de transparence atmosphérique de l'infrarouge thermique, conformément au programme scientifique de la chaire établi avec THALES.

Remise ici de la médaille en vidéo

La médaille du CNFRS 2021 a été décernée à Jean-Philippe Parmantier par Hélène Bouchiat

 

Biographie de Jean-Philippe Parmantier

Jean-Philippe Parmantier est diplômé de l’Ecole Supérieure d’Electricité, promotion 1987. Il a obtenu le titre de docteur de 3ème cycle en électronique de l’Université de Lille Flandres Artois en 1991. Après un bref passage chez Dassault Aviation, dans le cadre de sa thèse CIFRE, déjà en collaboration avec l’ONERA, il a rejoint l’ONERA où il a développé une expertise reconnue autour du sujet de la Compatibilité Electromagnétique (CEM) et, plus particulièrement, du « couplage électromagnétique (EM) » autour de thématiques majeures du point de vue de la sécurité des aéronefs comme les effets indirects de la foudre et les champs forts. A l’ONERA, établissement public mondialement reconnu pour sa recherche appliquée en aéronautique, il a commencé comme ingénieur de recherche dans la direction de la Physique à Meudon, en région parisienne. Depuis 1999, il travaille sur le centre de Toulouse, au Département Electromagnétisme et Radar (DEMR) où il a dirigé successivement deux unités de recherche, en Compatibilité et Détection Electromagnétique jusqu’en 2008 et en CEM jusqu’en 2015. Puis, jusqu’à 2020, il a assuré les fonctions de chargé de mission en CEM au DEMR, date à laquelle il a été nommé Adjoint Scientifique du DEMR.

J-P. Parmantier a effectué sa thèse sur la « Topologie Electromagnétique », la théorie du docteur Carl Baum qui propose une approche de découpage des problèmes EM sur systèmes complexes en sous problèmes élémentaires couplés par un formalisme de réseau. Depuis, cette théorie guide l’ensemble des travaux de recherche de J-P. Parmantier. En 1997-1998, Il a eu l’opportunité de travailler en étroite collaboration avec le Dr. Baum, à Albuquerque, USA, à l’Air Force Research Laboratory (AFRL), dans le cadre d’un stage de longue durée de la DGA. Il a fait adopter au sein de son équipe à l’ONERA cet état d’esprit consistant à penser les problèmes de couplages électromagnétiques de façon « topologique » et il l’a diffusé largement dans la communauté scientifique de la CEM.

Dans sa thèse, J-P. Parmantier a démontré par la pratique que ce formalisme pouvait se décliner efficacement pour simuler le couplage EM sur des faisceaux de câblages électriques installés dans des systèmes complexes en s’appuyant sur des modèles de réseaux de lignes de transmission multiconducteur (en anglais, MTLN – Multiconductor Transmission Line Network). A ce titre, le code de calcul CRIPTE (Calcul sur Réseaux des Interactions Perturbatrices en Topologie EM) dont J-P. Parmantier est à l’origine des développements depuis sa thèse, a été le premier outil à implémenter l’équation de la Topologie EM, l’équation BLT, pour le traitement CEM des réseaux de câbles. Cet outil de référence pour la communauté est toujours développé par lui et ses collègues et reste aujourd’hui, 30 ans après, un des outils phares de l’activité CEM de l’ONERA. Il est porté dans de nombreux laboratoires et chez de nombreux industriels. Il est aussi distribué dans des plateformes de simulation chez trois éditeurs de logiciels (ESI, IDS, AXESSIM).

Durant toute sa carrière à l’ONERA, J-P. Parmantier a contribué à la sensibilisation de nombreux chercheurs à la topologie EM. Il a participé, monté et coordonné un nombre important de projets nationaux et internationaux. Dès le début des années 90, les essais sur l’avion d’essai EMPTAC, en coopération avec le Phillips Laboratory (maintenant AFRL), ont eu un retentissement majeur dans la communauté CEM sur l’intérêt applicatif des méthodes topologiques. Son implication dans les projets européens remonte aux tous premiers Framework Programs de la commission européenne. Dans le projet du FP7 « HIRF-SE » (2008-2013), J-P. Parmantier a supervisé 40 partenaires européens pour le développement de méthodes numériques visant à alimenter une plateforme de simulation EM coopérative combinant codes 3D et codes MTLN, ouvrant ainsi la voie de la possible certification CEM par le calcul en aéronautique. Tout récemment, il a coordonné le projet H2020 Franco-Canadien « EPICEA » (2015-2019) qui assoit définitivement l’intérêt des méthodes MTLN pour des problèmes de couplage EM de complexité industrielle et le CleanSky2 ANALYST (2019-2021) qui montre l’intérêt de calculs MTLN massifs et statistiques pour aider à la définition de règles d’installation CEM de câblages aéronautiques.

J-P. Parmantier bénéficie d’une reconnaissance de la communauté scientifique CEM, tant au niveau national, qu’international. Il a été le premier animateur du GT6 sur la CEM du GDR Ondes. Il est membre du comité scientifique des congrès AMEREM-EUROEM-ASIAEM, dont il a organisé l’édition 2012 à Toulouse. Les travaux de J-P. Parmantier et de toute son équipe lui ont valu plusieurs distinctions et marques de reconnaissance. En 1999, il a obtenu le Grand Prix Ferrié de la SEE, il est HPE (« High Power Electromagnetics ») Fellow depuis 2002 et la Médaille Carl E. Baum lui a été décernée en 2019 dans le cadre du cycle des conférences AMEREM/EUROEM/ASIAEM.

Voir ici pour la remise de la médaille en vidéo.

La médaille du CNFRS 2020 a été décernée à Jacques Palicot par Maurice bellanger

Biographie de Jacques Palicot

Jacques PALICOT a obtenu son doctorat de l’Université de Rennes I, mention Traitement du Signal et de l’Information en 1983. Il a ensuite été Ingénieur d’études TDF au CCETT (devenu Orange-Labs Rennes) pendant 17 ans. De 2001 à 2003, il a été détaché à l’IRISA/INRIA comme spécialiste industriel. Il a obtenu son Habilitation à Diriger des Recherches de l’Université de Rennes 1 en 2003, en Traitement du Signal et Télécommunications. Il a intégré Supélec en 2003 (devenu CentraleSupélec en 2015) et a été responsable de l’équipe de recherche Signal Communications et Electronique Embarquée (SCEE), équipe appartenant au laboratoire IETR UMR 6164 (Institut d’Electronique et de Télécommunications de Rennes) jusqu’en janvier 2019. Depuis il est Professeur Émérite de CentraleSupélec. 

Ses domaines d’activités portent sur le traitement du signal pour les communications numériques, la radio logicielle, la radio intelligente et l'écoradio. Depuis 1988, il a mené des études d’égalisation appliquées aux communications numériques at aux signaux de télévision analogique. Il a ensuite été impliqué dans des études de modulations numériques et de métrologie. Il a été très actif au niveau international (normalisation et sociétés savantes) UER, ETSI, CCIR, CMTT, URSI, et dans de nombreux projets des programmes européens  RACE, ACTS et  IST. De même, au niveau national, il a contribué à la SEE, au CNFRS, au GRD/ISIS, au CA du GRETSI, à la CSTNCEAP (commission spécialisée de terminologie et de néologie des communications électroniques et des activités postales). Il a participé à de nombreux projets de l’ANR, de la Région Bretagne, du pôle I&R et du Labex CominLabs.
Il a dirigé 35 doctorants depuis 2003 et encadré de nombreux Master, Postdocs et étudiants. Il a publié de nombreux articles notamment en égalisation, correction d’échos, modulations hiérarchiques, radio logicielle, radio intelligente et Eco-radio. Il est auteur ou co-auteur de plus de 380 publications dont plus de 80 en revues internationales, deux livres et 24 brevets.

De 2008 à 2019 il a été éditeur associé de la revue JASP. Il a été éditeur de nombreux numéros spéciaux de revues, notamment dans les domaines de Radio Logicielle, Radio Intelligente et Ecoradio.  Il a été « General Chairman » d’ICT 2018, Next-GWiN 2014, ISCIT 2011. « Technical Program Chairman » de  CROWNCOM 2009, GREENCOM 2013, du Symposium CRN d’ ICC 2014 et de CROWNCOM 2016. Il a obtenu le grade de membre Emérite de la SEE en 2016 pour ses contributions aux nouveaux concepts de radio-communications, en particulier dans le domaine de la radio logicielle.

Exposé par Jacques Palicot

La médaille du CNFRS 2019 a été décernée à Christian Pichot du Mezeray par Jean-Benoît Agnani

Biographie de Christian Pichot du Mezeray

Christian Pichot du Mezeray est Docteur d'État ès Sciences Physiques, obtenu à Université Paris-Sud (Orsay) en 1982. Il a démarré sa carrière comme chercheur au laboratoire d'Optique Intégrée du Laboratoire Central de Recherches de Thomson-CSF en septembre 1975 où il a préparé une thèse de 3ème cycle, soutenue le 8 juillet 1977. Il a passé ensuite une quinzaine d’années au Laboratoire des Signaux et Systèmes (LSS) de Supelec, en tant qu'Attaché de Recherche puis Chargé de Recherche CNRS, incluant un séjour sabbatique au Lawrence Livermore National Laboratory, University of California, USA. La suite de sa carrière a été menée au LEAT (Laboratoire d'Électronique, Antennes et Télécommunications) de l’Université Nice Sophia Antipolis, en tant que Directeur de Recherche et qu’il a notamment dirigé pendant 3 mandats entre 2000 et 2011. Dans cette période et postérieurement, il a effectué 3 séjours en tant que professeur invité au Japon, à Hawaii et en Suède.


Les travaux de recherche de Christian PICHOT du MEZERAY ont porté sur l’analyse de la propagation dans des guides optiques inhomogènes avec application à l’optique intégrée. Il a travaillé sur des solutions numériques rigoureuses de la propagation dans des guides d’onde diélectriques inhomogènes unidimensionnels et bidimensionnels. Il a également développé des algorithmes de tomographie et participé à la conception et réalisation de systèmes d'imagerie microonde innovants, qui ont eu de nombreuses applications : reconstruction d’images microondes par tomographie à partir de données synthétiques ou expérimentales avec applications au domaine médical (1ères images microondes d’un organe vivant en 1983, détection des tumeurs cancéreuses, contrôle de l'hyperthermie, images microondes d’AVC ischémiques et hémorragiques) ainsi qu’en radar, contrôle non destructif, génie civil ((contrôle du ferraillage dans le béton armé), géophysique, humanitaire (détection de mines antipersonnel et anti-char) et sécurité (détection de personnes derrière les murs et dans les bâtiments). Par ailleurs il a contribué à la modélisation, conception et réalisation d’antennes innovantes : antennes imprimées ultra large bande (supérieure à une décade) ou multifréquence pour l’imagerie microonde, antennes millimétriques (application à la détection de câbles aériens ou d'obstacles pour radar anticollision), modélisation de structures antennaires (émission et réception) très basses fréquences (VLF/LF) pour systèmes navals (communications avec les sous-marins dans le cadre de la Force de dissuasion nucléaire). Cela s’est traduit par 16 ouvrages ou participations à des ouvrages (3 monographies, 13 chapitres d'ouvrage), 88 articles publiés dans des revues à comité de lecture, 297 communications à des conférences (238 communications à des conférences internationales dont 87 communications invitées), 20 séries de séminaires dans des universités américaines, japonaises, néo-zélandaises ou européennes, 1 licence d'exploitation, 2 brevets dont un rapportant des "royalties" au CNRS, 3 films scientifiques.


Sur le plan des responsabilités d’animation de la communauté scientifique, Christian PICHOT du MEZERAY a eu de très nombreuses implications au bénéfice de la Commission Européenne, de diverses actions de coopérations européennes (Actions COST, de l’IEEE (dont il est « Fellow »), et de l’ Electromagnetics Academy (dont il est également « Fellow »), notamment. Il a été un acteur éminent à des titres divers de conférences nationales et internationales importantes, telles que la conférence Européenne sur les Antennes et la Propagation (EuCAP), la Conférence Internationale IEEE on Antennna Measurements and Applications dont il a été le créateur et chairman en 2014. Il s’est également impliqué au titre de l’évaluation ou l’expertise scientifique auprès d’organismes multiples tels que la DGA, l'Université Nice-Sophia Antipolis ou le CNRS. Enfin il a reçu l’European Microwave Prize en 1983 pour les premières images microondes d'un organe vivant et plusieurs prix pour des films scientifiques.

La médaille du CNFRS 2018 a été décernée à Dirk Slock par Erich Spitz

Biographie de Dirk Slock

Dirk T.M. Slock a obtenu un diplôme d'ingénieur en électronique de l'Université de Gand en Belgique en 1982. En 1984, il a reçu une bourse Fulbright pour l'Université de Stanford, USA, où il a reçu le MSEE, MS en statistique et doctorat en EE en 1986, 1989 et 1989. En 1989-1991, il a été chercheur au Philips Research Laboratory Belgium. En 1991, il a rejoint EURECOM où il est professeur. A EURECOM, il enseigne le traitement statistique du signal (SSP) et les techniques de traitement du signal pour les communications sans fil.

Il a contribué de manière significative au développement du Groupe de la théorie des communications à EURECOM, avec le recrutement de Giuseppe Caire, Mérouane Debbah et des membres actuels David Gesbert et Petros Elia. Sa carrière initiale était centrée sur le filtrage adaptatif, en commençant par le développement dans son doctorat des algorithmes de Moindres Carrés Récursifs Rapides (FTF) stabilisés numériquement, une percée qu'une centaine d'autres chercheurs avaient tentée, y compris le prof. Cioffi qui a plus tard inventé l'ADSL.

De nombreuses autres contributions ont suivi, par ex. la dérivation de la séquence de pas de mises à jour à la convergence la plus rapide pour LMS, l'outil d'apprentissage machine de base, et dérivant des algorithmes doublement rapides combinant l'invariance de déplacement de Toeplitz et les transformées de Fourier rapides. A EURECOM, l'accent a été mis sur les communications, en commençant par un article à ICASSP'94 qui a montré que la réception multicanaux non seulement simplifiait les égaliseurs, mais permettait également une égalisation en aveugle.

En collaboration avec Philips, cela a conduit à l'invention du semi-aveugle [spawc'97] qui a conduit à beaucoup de travail de suivi. Alors que Cioffi & Forney ont montré que l’égaliseur à retour de décisions (DFE) était un récepteur canonique, il a montré dans [spawc'03] que c’était également un récepteur canonique dans le cas non cohérent, impliquant une détection et une estimation de canal semi-aveugle conjointe.

Une autre contribution est le filtre ICMF (Interference Cancelling Matched Filter), une extension du Generalized Sidelobe Canceler dans les antennes intelligentes au cas du traitement spatio-temporel (par exemple GSM), permettant une séparation des tâches d’annulation (linéaire) d’interférence et de l’égalisation (non linéaire),  et représentant la réponse appropriée à un défi posé en 1996 par le prof. A Paulraj (Stanford, lauréat du prix Marconi). Il a inventé le récepteur égaliseur-corrélateur utilisé par les terminaux mobiles 3G HSDPA, la diversité de délais cyclique pour le multiplexage spatial (MIMO-CDD) faisant maintenant partie du LTE, et son travail a abouti au concept de l'annulation d'interférence mono-antenne adopté dans le standard GSM.

Ce sont des exemples de contributions de recherche exploitables dans les systèmes de communication contemporains. En parallèle, il a également fait des contributions théoriques. Une percée dans la théorie des communications a été la dérivation du compromis multiplexage-diversité (DMT) pour les canaux MIMO sélectifs en fréquence [isit'05], [ita'07] et de nombreux autres résultats en diversité. Dans [ita'08], il a montré que pour des canaux doublement sélectifs (en temps et en fréquence), une communication au-delà du facteur d'étalement (produit de l’étalement temporel et la largeur de bande Doppler du canal) de 1 (jusqu'à 2) était possible, avançant ainsi l’état de l’art du doctorat de Thomas Kailath au MIT'59. Dans les projets SEMAFOR, WHERE(2), il a introduit des techniques de positionnement non-Line-of-Sight qui ont inspiré la start-up Wavion, et dirigé ces consortia pour les recherches de communications assistées par la géolocalisation, menant à des tutoriels (invités) à EW'13, ICC'13, ISWCS'15. Il a également introduit (et breveté) la calibration de la réciprocité relative pour les systèmes TDD.

Ce concept a été étendu à la technique « Spatial Interweave » dans le démonstrateur du projet FET de radio cognitive CROWN, implémentée sur la plateforme OpenAirInterface d’EURECOM. Dans cette technique, non seulement la transmission du signal secondaire mais aussi la calibration secondaire sont effectuées sans perturber le primaire, un concept crucial maintenant repris dans les approches de calibration interne pour le MIMO massif. Pour l'analyse du MIMO massif, il a présenté avec des collaborateurs le papier phare d'analyse de grandes matrices aléatoires pour la formation de voie.

Il a cofondé en 2000 SigTone, une start-up développant des produits de traitement du signal musical, et en 2014 Nestwave, une start-up développant la géolocalisation mobile ultra basse consommation. Il a également été actif en tant que consultant sur les systèmes xDSL, DVB-T et 3G. La start-up américaine ArrayComm a utilisé son récepteur MIMO basé sur l'égaliseur-corrélateur pour la 3G (CDMA) ; la startup américaine Advanced Receiver Technologies (Receivertec) avait aussi été fondée pour exploiter son récepteur combinant l'expansion polynomiale avec l'égaliseur-corrélateur pour la 3G.


En 25 ans, le professeur Slock a encadré 35 doctorants, dont 9 ont des postes dans le monde universitaire (6 professeurs, dont un IEEE Fellow), et environ 10 autres travaillent dans la recherche au sein de l'industrie. Ses recherches ont quantitativement abouti à : h-index de 39, 7575 citations, i10-index de 137, 10 chapitres de livres, 45 articles de revues, 450 communications. Au cours des 10 dernières années, il a participé aux projets français ERMITAGES, ANTIPODE, PLATON, SEMAFOR, APOGEE, SESAME, DIONISOS, DUPLEX (qu'il coordonne), MASS-START et GEOLOC, totalisant 2M€ de financement, et dans les projets européens K-SPACE, Newcom/++/#, WHERE(2), CROWN, SACRA, ADEL et HIGHTS totalisant un financement de 2,5M€.

Il a également conclu de nombreux contrats de recherche directs avec Orange (4), Philips, NXP, STEricsson, Infineon et Intel, ainsi qu’obtenu des bourses pour 10 doctorants. Il a reçu un prix du meilleur papier journal de l'IEEE-SPS et un de l'EURASIP en 1992. Il est co-auteur de deux prix du meilleur papier de doctorant à IEEE GLOBECOM'98, un IEEE SIU'04, un IEEE SPAWC'05 et un WPNC'16, et finaliste pour ces prix à IEEE SSP'05, IWAENC'06, IEEE ASILOMAR'06 et IEEE ICASSP'17. Il a été éditeur associé des IEEE-SP Transactions en 1994-96 et des IEEE Signal Processing Letters en 2009-10. Il est éditeur pour le Journal EURASIP JASP.

Il a également été éditeur invité pour JASP, IEEE-SP Sig. Proc. Mag. et pour IEEE-COM JSAC et a été membre de nombreux comités techniques. Il a été organisateur général des workshops IEEE-SP SPAWC'06 et IWAENC'14, et le congrès EUSIPCO'15. Il est Fellow de l'IEEE et d'EURASIP.

La médaille du CNFRS 2017 a été décernée à Omar El Mazria par Albert Bijaoui

Biographie d'Omar El Mazria

Omar El Mazria est Professeur de classe exceptionnelle à l'Université de Lorraine (UL) à l'Institut Jean Lamour (IJL) pour la recherche et à l'Ecole supérieure des sciences et technologies de l'ingénieur de Nancy (ESSTIN - Polytech Nancy) pour l'enseignement.

Né en 1968 à Casablanca, il est titulaire d’un Master en Informatique industrielle et optoélectronique (option télécoms) délivré par les Universités de Metz, Nancy I et de l'Institut national Polytechnique de Lorraine en 1993 et d’un Doctorat en électronique obtenu en 1996 (comportement de composants semi-conducteurs en milieux radiatifs).

En 1997, il rejoint l'Université Henri Poincaré, Nancy I en tant que Maitre de Conférences en électroniques et Télécoms puis promu Professeur des Universités en 2003 et nommé membre de l'Institut universitaire de France (IUF) en 2008.

Il a été Professeur invité à Simon Fraser University (Colombie-Britannique, Canada), à l'Institut d'Acoustique de l'Académie des Sciences de Chine et à Central Florida University respectivement en 2009, 2011 et 2013. Il a également dirigé l’équipe de recherche Micro et Nano-systèmes et le projet Fédérateur  Callot (Nano-sciencees et Nano-dispositifs) de l’Institut Jean Lamour. Ses recherches actuelles portent sur les dispositifs à ondes élastiques de surface (SAW) pour les systèmes de communication et les applications capteurs. Des filtres et résonateurs SAW à base de structures multicouches incluant le diamant, l’AlN et le ZnO, ont été développés pour des applications haute fréquence (3 à 10 GHz) ainsi que des solutions originales de capteurs SAW passifs et interrogeables à distance pour la mesure de la température, de la pression et du champ magnétique. Ces capteurs prometteurs présentent une solution de choix dans divers domaines tels que le contrôle et le suivi de grandeurs physiques dans des environnements hostiles ou dans des applications biomédicales.

Omar El Mazria est actuellement le coordinateur du projet ANR SALSA pour le développement de capteurs passifs et sans fil opérant jusqu'à 1000 °C dans le domaine de la sidérurgie. Il gère également plusieurs projets financés par l'ANR, la DGA, l'ISITE (Lorraine Université d'Excellence), la SATT GE visant le développement de la technologie de capteurs sans fil pour des applications en biomédicales. Il gère actuellement un budget d’environ 2 Millions d’Euro de contrats de recherche dans le domaine de capteurs. Il est auteur et co-auteur de plus de 160 articles scientifiques internationaux, de 4 brevets internationaux délivrés et de plus de 120 communications dans des conférences internationales. Il est co-président du groupe 4 du TPC (Technical program committee) de IEEE International Ultrasonics Symposium, a co-présidé la conférence IEEE ICEMI et a été membre de plusieurs comités scientifiques ou d’organisation d’autres conférences internationales.

La médaille du CNFRS 2016 a été décernée à Wlodek Kofman par Nicole Capitaine

Biographie de Wlodek Kofman

Wlodek Kofman a développé, mis en œuvre, pour l’observation spatiale, des techniques de traitement du signal et des méthodes d’analyse de donnée ainsi que, pour les besoins d’interprétation, des modèles théoriques. Son activité de recherche, pluridisciplinaire, initialement orientée vers le traitement du signal, a évolué vers l'étude de l'environnement terrestre, pour se consacrer depuis une vingtaine d’années à la planétologie. De nombreuses campagnes de mesures et des séjours à l’étranger ont ponctué sa carrière scientifique.

La physique de la thermosphère, de l'ionosphère et du plasma ionosphérique a été le thème principal de ses investigations pendant une vingtaine d’années. Dans ses travaux il a cherché à comprendre et à prédire les phénomènes qui gouvernent l'ionosphère aurorale et polaire. Ces phénomènes ont pu être appréhendés, entre autres, grâce aux radars à diffusion incohérente (ISR) d’EISCAT*, situés dans la zone aurorale et au Svalbard - région du cornet polaire. Wlodek Kofman a participé au projet à partir de 1973, initialement comme chercheur puis pendant sept années en tant que membre du Conseil scientifique et au sein du Conseil d’administration qu’il a présidé pendant 2 ans. Sa contribution au développement d’EISCAT tant sur le plan scientifique que technique fut très significative.

En 1976, il a proposé en collaboration avec le Stanford Research Institute une expérience de mesure des raies de plasma dans la zone aurorale, en utilisant comme appareil de mesure un corrélateur à large bande construit en France par le CEA-LETI en liaison avec le CNET-CRPE et le CEPHAG où il travaillait. Il a préparé et effectué deux séries d'expériences avec l’ISR à Chatanika (Alaska). Puis il a installé le corrélateur "plasma" sur le site d’EISCAT et a mené à bien les premières expériences de mesures des raies de plasma. Il a également travaillé avec les radars de Sondre-Stromfjord (Groenland) et d’Arecibo (Porto Rico). Enfin, il a participé au groupe de travail international qui a préparé, défendu au niveau international et piloté la construction du nouveau radar ISR au Spitzberg.

Au cours des vingt dernières années, Wlodek Kofman s’est consacré à la planétologie au travers notamment d’expériences spatiales, utilisant des techniques radar appliquées à l’étude des surfaces et des subsurfaces planétaires. Le projet PRISM a ainsi eu pour objet l'étude de la distribution et du volume de glace dans le pergélisol de Mars et a constitué l'un des projets scientifiques de la mission franco-soviétique Mars 96. Le guiderope traînant sur le sol pendant la nuit, devait permettre l'acquisition de profils continus du milieu de propagation (contrastes de permittivité). Wlodek Kofman a, de facto, dirigé, au Service d’aéronomie du CNRS, le développement d’un radar basse fréquence devant être intégré au guiderope d'un aérostat navigant dans l'atmosphère martienne pour l'acquisition de profils continus du milieu de propagation, qui a été testé en Antarctique et au Svalbard.

Bien que cette mission franco-russe ait été annulée, l’expérience acquise par Wlodek Kofman lui a permis de proposer l’expérience CONSERT pour la mission ROSETTA de l’ESA, qui repose sur un radar imageur. Son objectif est la caractérisation de la structure interne du noyau cométaire par sondage radio entre l'orbiter ROSETTA et le lander PHILAE. Le succès majeur de la mission cométaire Rosetta et du radar CONSERT ouvre la voie à la tomographie des petits corps et sera mise en œuvre aussi pour l’étude des astéroïdes.

Ses travaux ont fait l’objet de 144 publications dans des revues avec comité de lecture et ont été présentés lors de nombreux congrès scientifiques.

Au cours de sa carrière au CNRS il a rempli plusieurs fonctions d’intérêt collectif, comme la direction du Laboratoire de planétologie de Grenoble, le rôle d’éditeur en chef des Annales Geophysicae, ou le poste de Conseiller scientifique à la Direction de la recherche à l’Ecole polytechnique. Il est membre de nombreuses instances et sociétés scientifiques des plus renommées. Le nom « Wlodekofman » a été donné à l’astéroïde 13368. Enfin l’ensemble de ses travaux lui ont valu d’être promu Chevalier de la Légion d’honneur.

Wlodek Kofman est aujourd’hui Directeur de Recherche au CNRS IPAG Grenoble et également professeur/chercheur invité au « Space Research Center, Polish Academy of Sciences » (Varsovie, depuis 2012) et au « Jet Propulsion Laboratory », Caltech (depuis 2013).

*EISCAT (European Incoherent Scatter Scientific Association)

La médaille du CNFRS 2015 a été décernée à Eric Pottier par Maurice Bellanger

Biographie d'Eric Pottier

Eric Pottier (IEEE M'95, SM'06, Fellow2011, SEE SM'07) a obtenu son DEA (87) et son doctorat (90) en «traitement de signal et télécommunications» de l'Université de Rennes 1 et a défendu son Habilitation à Diriger les Recherches de l'Université de Nantes en 1998 sur le thème «Contribution à la polarimétrie radar: De l'approche fondamentale aux applications».

De 1988 à 1999, il a occupé un poste de maître de conférences à IRESTE -Université de Nantes et professeur à l'Université de Rennes 1 depuis 1999. Il a créé et a été responsable, de 1999 à 2011, de l'équipe de télédétection SAPHIR (SAR polarimétrie Holographie interférométrie et Radargrammétrie). Depuis 2012, il est le directeur de l'Institut d'Electronique et de Télécommunications de Rennes (IETR - CNRS UMR 6164) - un institut de recherche de plus de 370 membres (enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs, administratifs, Post-Docs et doctorants).

Ses activités actuelles de recherche et d'enseignement sont centrées sur les thèmes de l'électronique analogique, les micro-ondes et l'imagerie radar avec une spécialisation sur la polarimétrie radar.

Ses recherches couvrent principalement les applications radar et SAR (imagerie radar, analyse et réduction de la SER) et les traitements et l'analyse de données de PolSAR (analyse de speckle polarimétrique, segmentation et classification polarimétrique, théorèmes de décomposition polarimétrique) ainsi que les aspects fondamentaux et théorique de la polarimétrie radar.

Depuis 1989, il a encadré plus de 70 étudiants (DEA, Master2, doctorat) dans le domaine de la polarimétrie radar depuis les aspects théoriques jusqu'aux applications en télédétection.

Il a publié un livre co-écrit avec le Dr J.S. Lee (Naval Research Lab (NRL), Washington USA), 10 publications dans des chapitres d'ouvrages, 77 articles dans des revues à comité de lecture et plus de 375 présentations lors de conférences internationales, symposiums et workshops

Il compte à ce jour plus de 7390 citations and deux de ses publications, co-écrites avec le Dr Shane Cloude ont atteint un nombre maximal de 1512 et 1292 citations (2015/03/16).

 

Il a été invité en tant que Keynote Speaker ou a donné des Tutoriels dans plus de 60 conférences internationales, colloques ou séminaires. Il est invité chaque année, depuis 2005, par l'Agence Spatiale Européenne en tant qu'expert SAR à donner des conférences en Europe et en Chine en collaboration avec le MOST (Chinese Ministry of Science and Technology) dans le cadre du ESA-MOST Dragon Cooperation Programme

Il a été invité en tant que membre de Comités Scientifiques et Technique de plus de 40 conférences ou colloques internationaux.

Depuis 2014, il est membre du Sentinel-1 Expert Users group (ESA) et membre du International Calibration-Validation Science Team pour le satellite ALOS-2/PALSAR (JAXA Japon)

  • Il a reçu le Award pour "Very Significant Contribution in the Field of Synthetic Aperture Radar" lors de la conférence EUSAR-2000 (European SAR Conference) pour ses activités de recherche dans le domaine de la segmentation PolSAR non supervisée.
  • Il a reçu le Certificate Of Appreciation For Serving as Lecturer par l'OTAN-RTO lors des conférences SET-081 en 2004 (Bruxelles, Washington DC, Ottawa et Varsovie).
  • Il a été nommé:
    • Professeur associé à Capital Normal University de Pékin (Octobre 2005),
    • Professeur invité à l'INRS - ETE de Québec (2006-2012)
    • Professeur invité de State Key Laboratory of Information Engineering in Surveying, Mapping and Remote Sensing de l'Université de Wuhan, Wuhan - Chine (2008).
  • En 2007, il a reçu le IEEE Geoscience and Remote Sensing-Society (GRS-S) Letters Prize Paper Award co-écrit avec S. Guillaso, L. Ferro-Famil et A. Reigber.
  • En 2007, il a reçu le IEEE Geoscience and Remote Sensing-Society (GRS-S) Education AwardIn recognition of his significant educational contributions to Geoscience and Remote Sensing”.
  • Il a été élevé au titre de IEEE Fellow (Janvier 2011) avec la citation “for contributions to polarimetric Synthetic Aperture Radar”
  • En 2012, il a été récipiendaire de la Einstein Professorship de Chinese Academy of Science

(2ème reconnaissance chinoise attribuée à un chercheur international).

  • En 2014, il a été reconnu comme IEEE Geoscience and Remote Sensing-Society (GRS-S)Distinguished Lecturer

La médaille du CNFRS 2014 a été décernée à Alain Baudry par Pierre Encrenaz

Biographie d'Alain Baudry

Alain Baudry, né en 1942, est un chercheur de renommée mondiale à qui l'on doit notamment le développement de la radioastronomie en Europe au travers de la création de l'Institut de RadioAstronomie Millimétrique (IRAM) en 1979, ainsi que la genèse du Atacama Large Millimeter Array (ALMA) au Chili, le plus grand interféromètre radio au monde, ou le succès du satellite Herschel Space Observatory (lancé en mai 2009).

Au long d'une carrière de plus de 40 ans au sein de l'Observatoire de Bordeaux, il a mené de façon complémentaire des recherches de pointe et des projets techniques de classe mondiale, alliant ainsi le savoir d’un ingénieur de recherche et d’un chercheur. On lui doit le premier interféromètre radiomillimétrique au monde, opérationnel en 1973. En 1978, il mène la construction du télescope millimétrique POM à Bordeaux. POM, malgré sa taille modeste, a été l'instrument sur lequel s'est formée une génération entière de radioastronomes célèbres. Alain a ensuite été sollicité par l’IRAM en 1987 pour diriger la construction de l’interféromètre du Plateau de Bure. Il est également à l’origine de l’essor de l’interférométrie non connectée à grande base (Very Long Baseline Interferometry) dans le monde, et de la création de l’institut européen JIVE (Joint Institute for VLBI in Europe), situé en Hollande, qui coordonne les observations utilisant le réseau européen de VLBI. Dans les années 1990-2000, il a dirigé la construction du spectromètre à haute résolution spectrale de l'instrument HIFI sur le télescope spatial Herschel de l’ESA. Ensuite, c'est encore Alain qui a initié et mené le développement des backend-corrélateurs qui équipent et traitent toutes les antennes d'ALMA !

En parallèle de cette activité très importante de développement instrumental au niveau mondial, Alain Baudry a conduit des recherches scientifiques de très haut niveau, reconnues internationalement. Il a ainsi encadré un grand nombre de thèses, autrement dit formé de très nombreux chercheurs, et a publié pendant sa carrière plus de 130 articles dans des revues de renom. Il s'est par exemple imposé comme l'expert des masers, comme en témoignent ses travaux sur les étoiles de type OH/IR et les régions de formation d'étoile. Parmi les travaux scientifiques remarquables d’A. Baudry, on peut citer un article de 1971 précurseur de tout ce qui se fera dans les décennies suivantes en formation stellaire vue en infrarouge, notamment au sujet des grands relevés systématiques qui seront effectués par le satellite Herschel près de 40 ans plus tard. Egalement, en 1980 furent publiées les premières détections millimétriques des espèces HCO+, HCN, HNC et CCH, dont l’analyse est très importante pour étudier les conditions physiques autour des étoiles. Il est aussi coauteur de très nombreuses “premières” effectuées avec ses propres étudiants. Sans pour autant abandonner ses recherches précédentes, Alain Baudry s’est de plus beaucoup investi depuis quelques années dans l’astrochimie.

Mais, Alain Baudry, au-delà de ses travaux scientifiques, a aussi contribué au fonctionnement de la recherche française, en étant directeur du Laboratoire d'Astronomie-Astrophysique de l'Observatoire de Bordeaux, membre du Scientific Advisory Committee de l'IRAM, puis membre du conseil exécutif de cet institut, membre du Conseil National des Astronomes et Physiciens, du Conseil National des Universités, de la section astronomie au CNRS. Son expertise et sa renommée lui ont valu de participer au groupe Instrumentation radio de l’Institut National des Sciences de l’Univers du CNRS. Il participa aussi au groupe de sélection des missions spatiales de l’ESA de 1993 à 1996 et aux groupes de réflexion Astronomie du CNES.

Enfin, une partie importante de sa carrière a été consacrée à la protection des fréquences au sein de l’Union Astronomique Internationale dans le groupe de travail “Protection of spectral lines” de 1982 à 1992. Il a par ailleurs fait partie du comité d’organisation scientifique de la Commission Radioastronomie UAI N°40 de 1984 à 1992. Il a été Président de la commission J d'URSI-France de 1984 à 1992. Par la suite il a participé aussi aux AG de Lille (1996), Toronto (1999), Maastricht (2002), et Istanbul (2011).

La Médaille du CNFRS 2013 a été décernée à Jean-Pierre Bérenger par Mathias Fink

Biographie de Jean-Pierre Bérenger 

Titulaire de la Maîtrise de physique de l’Université de Grenoble (1973) et Ingénieur de l’École supérieure d’optique (1975), Jean-Pierre Bérenger a rejoint le département Études théoriques d’Arcueil de la Délégation générale de l’armement (DGA) en 1975 pour se consacrer a de la recherche appliquée sur la propagation dans les milieux perturbés par les rayonnements nucléaires et les effets de l’impulsion électromagnétique. Il s’est particulièrement attaché à la résolution numérique des équations de Maxwell et aux problèmes ouverts nécessitant l’utilisation d’une condition aux limites absorbante. Il a ainsi introduit en 1979 une condition originale, la couche adaptée,et est l’auteur du premier logiciel aux différences finies (FDTD) développé en France.

Au Centre d’analyse de défense, à partir de 1984, et en parallèle avec d’autres activités dans la simulation informatique de défense,Jean-Pierre Bérenger aeffectué des travaux de recherche sur les conditions absorbantes et les structures subcellulaires dans la méthode FDTD. Il introduit en 1990 la couche parfaitement adaptée (PML). Publiée en 1994 et rapidement adoptée par la communauté de l’électromagnétisme, cette condition a suscité de nombreux travaux et a été transposée à toutes les équations aux dérivées partielles de la physique. Ses travaux sur ce thème se sont poursuivis pendant une dizaine d’années pour optimiser la condition PML dans l’espace discrétisé des techniques numériques. Au cours des années 90, il aaussi développé l’application de la méthode FDTD à la propagation VLF-LF dans le guide d’onde Terre-Ionosphère, travaux ayant abouti à un logiciel fournissant le bilan de liaison VLF-LF dans des conditions très générales.

Depuis 2003, à côté d’unrôle d’expert DGA sur les effets électromagnétiques des rayonnements nucléaires et de responsable d’études prospectives, Jean-Pierre Bérenger apoursuivi ses recherches sur :

  • les problèmes de sous-maillage dans les techniques numériques avec l’introduction d’une méthode originale (Huygens subgridding) qui élimine la plupart des inconvénients des méthodes antérieures ;
  •  la propagation VLF-LF avec le développement d’un nouveau schéma plus performant ;
  • et, depuis peu, l’introduction d’un nouveau concept de conditions aux limites absorbantes (Huygens absorbing boundary condition) moins général que la condition PML mais aussi efficace et plus simple à utiliser.

Fellow IEEE, Jean-Pierre Bérenger a été Associate Editor du journal IEEE Transactions on Antennas and Propagation de 2006 à 2010. Dans les années 90, il a collaboré sur divers sujets avec l’équipe électromagnétisme de l’Université de Limoges, et depuis 2005 avec l’Université de Manchester (UMIST) sur le développement de la méthode FDTD pour le bioélectromagnétisme.

La Médaille du CNFRS 2012 a été décernée à Lluis M. Mir par André Aurengo

Biographie de Lluis M. Mir

Lluis M. MIR, né en 1954 à Barcelone, a fait ses études supérieures à l'École normale supérieure de Paris (1974-1978) et a obtenu le Doctorat d’État ès Sciences biologiques à l'Université de Toulouse en 1983. Il est entré au CNRS en 1978 et est actuellement le Directeur du Laboratoire de vectorologie et thérapies anticancéreuses (UMR 8203 du CNRS, de l'Université de Paris Sud et de l'Institut Gustave-Roussy à Villejuif.

En 2010, il a fondé le Laboratoire Européen Associé sur les applications des impulsions électriques en biologie et médecine qu’il codirige avec le Pr. Miklavcic (Slovénie). Il est aussi professeur adjoint et sénateur honoraire de l'Université de Ljubljana, Slovénie, et membre de l'Institut américain pour l'ingénierie médicale et biologique (AIEMB). Il a été visiting professor des Universités de Bielefeld (Allemagne), de Berkeley (Californie) et de Jérusalem (Israël). Il a publié 166 articles dans des revues à comité de lecture internationales et 18 chapitres dans des ouvrages collectifs (H index = 49). Il a présenté 429 communications à des réunions nationales et internationales et a donné 82 séminaires dans des institutions dans le monde entier. Chaque année il organise et dirige avec le Pr Miklavcic l’École et le Workshop Internationaux sur les technologies et traitements basés sur l’électroporation. En 2010 il a organisé et dirigé avec le Dr. Cadossi le 5ième cours de l'école A. Chiabrera de bioélectromagnétisme sur les applications biomédicales des champs électromagnétiques.

Les principaux sujets de sa recherche sont les interactions des champs électriques et des champs électromagnétiques avec les cellules in vitro et in vivo, ainsi que leurs applications biomédicales. Il est expert dans les domaines suivants :

- l'électroperméabilisation (électroporation) des cellules in vitro et in vivo ;

- l’électrochimiothérapie antitumorale, nouveau traitement de tumeurs solides fondé sur l’électroporation réversible des cellules des tumeurs, traitement qu’il a conçu, développé, porté en clinique et qui est pratiqué dans 80 centres anticancéreux, remboursé dans 7 pays et testé sur des situations aussi délicates que les métastases osseuses ;

- le traitement de cancers par électroporation irréversible auquel il a également contribué dans sa conception et développement ;

- l’électrotransfer des acides nucléiques (ou électrogènethérapie), une approche efficace et sûre de thérapie génique non virale en cours d’essais cliniques ;

-  l'électroendocytose, causée par les ondes électromagnétiques telles que celles des signaux GSM ou par des impulsions électriques répétées de faible amplitude de champ ;

- et l’application aux cellules d’impulsions électriques de quelques nanosecondes de durée mais de dizaines de kV/cm d’amplitude de champ.

Il a coordonné des projets nationaux de recherche de même que trois projets européens et a été membre de l'action de coordination EMF-NET de l’UE et partenaire du Réseau d'excellence européen Clinigene. Il est membre de l'EBEA, la BEMS, la Société française du cancer, l'ASGCT. Il est actuellement Président de l’EBEA (European Bioelectromagnetics Association).

La Médaille du CNFRS 2011 a été décernée à Eric Gérard par Françoise Combes

Biographie d'Eric Gérard

Eric Gérard, né en 1939, est une personnalité reconnue du monde de la radioastronomie pour son oeuvre scientifique et instrumentale, pour son activité au bénéfice de l'URSI, pour son engagement dans la protection des bandes de fréquences de la recherche, ainsi que pour ses efforts de communication en direction du grand public et des scolaires.

Jeune étudiant en sciences à Liège, il est remarqué par le professeur Pol Swings qui l'envoie deux ans aux Etats-Unis à l'Université de Harvard pour se former à la radioastronomie et participer au grand projet Benelux Cross Antenna qui devait être construit dans le Limbourg belge et qui deviendra bien plus tard le radiotélescope de Westerbork aux Pays-Bas.

A son retour des Etats-Unis (1966), il s'installe en France, soutient son doctorat d'Etat en 1970, et obtient un poste de chercheur du CNRS, à l'Observatoire de Meudon/Nançay. Il s'intéresse aux problèmes instrumentaux (télescopes, récepteurs, RFI, etc.), poussant les instrumentations aux limites des possibilités. Il participe aux développements et améliorations des divers récepteurs et équipements associés. En particulier, il réalise un amplificateur paramétrique à 11 cm en vue de l'observation en radio des planètes géantes (rayonnement synchrotron dans les ceintures de radiations de Jupiter et de Saturne). Avec le grand radiotélescope décimétrique de Nançay, il participe à des découvertes importantes : émission maser OH (à 18 cm) des comètes, émission HI (à 21 cm) des étoiles, etc. Il devient membre de l'International Halley Watch, en tant que IHW Discipline Scientist pour la radioastronomie en Europe. Il suit l'émission OH de la comète Halley en 1986, en accompagnement des missions spatiales (Giotto, etc.), et coordonne l'activité du réseau radio européen. Il est le premier à mesurer un champ magnétique cométaire par effet Zeeman, mesure qui sera confirmée in situ par la sonde Giotto.

A la fin des années 80, il s'investit dans la rénovation du grand radiotélescope décimétrique de Nançay (projet FORT) dont il sera le responsable scientifique de 1993 à 2000. Le télescope, ré-ouvert en janvier 2001, fournit depuis des données remarquables, dans des domaines variés de l'astrophysique (allant de la physique des comètes, jusqu'à la cosmologie, en passant par le chronométrage des pulsars). Il sert aussi de banc de test pour développer les techniques de mitigation (projet « Reconquête du domaine hertzien », par le développement d'un récepteur à grande dynamique pour les bandes parasitées, dont il est le promoteur, avec Alain Lecacheux). Dans cet esprit, Eric Gérard contribue au développement d'un backend spécifique pour la détection en bande large dans un environnement électromagnétique perturbé qu'il présentera à l'URSI (Maastricht, 2002).

Depuis 2001, il a activement participé à l'étude de la polarisation des masers OH dans les étoiles évoluées qui exige un suivi minutieux des performances instrumentales. Plus récemment, il a concentré son activité de recherche en astrophysique sur les deux extrêmes de la vie des étoiles, en étudiant les processus liés à la formation stellaire, et les processus de perte de masse. Il utilise les données d'observation produites par le radiotélescope de Nançay, par le Very Large Array (Etats-Unis), par l'European VLBI Network , par le télescope de 30 mètres et l'interféromètre de l'IRAM (Pico Veleta et plateau de Bure). Toujours actif, il continue à publier régulièrement. Il est ainsi l’auteur de plus de 218 publications, dont 85 publications à rapporteurs. Eric Gérard a présidé la commission J du CNFRS de 1998 à 2004, et a participé activement à sept Assemblées générales de l'URSI, depuis Ottawa en 1969, jusqu'à celle tenue en 2002 à Maastricht. Il s'est investi aussi dans la communication en direction du grand public, notamment dans le cadre du centre « Ciel ouvert » de Nançay, ou du Festival d'astronomie de Haute Maurienne. Il est auteur de neuf articles de vulgarisation (Pour la Science, La Recherche, Encyclopaedia Universalis, etc.).

La Médaille du CNFRS 2010 a été décernée à Pierre-Noël Favennec par Erich Spitz

Biographie de Pierre-Noël Favennec
Né en 1943 à Quimper, docteur ès sciences physiques (Faculté des sciences de Rennes), intègre en 1967 le Centre national d'études des télécommunications (CNET), à Lannion, et le laboratoire « Etudes sur les Radiations des Matériaux », nouvellement créé, dirigé par Gérard Pelous, laboratoire qui s’est par la suite orienté vers les technologies d’implantation ionique puis, plus largement, vers la physique et technologies des composants et dispositifs nécessaires aux télécommunications.

 Il y a plus particulièrement étudié les matériaux III-V tels que le GaAs et l’InP. Ses travaux sur les composants hyperfréquences (Transistors MESFET, circuits intégrés) et optoélectroniques (lasers, DEL, afficheurs, photodétecteurs) ont donné lieu à douze brevets, une centaine de publications, une cinquantaine de conférences, des enseignements spécialisés de 3ème cycle, et deux ouvrages. Ces dispositifs ayant donné lieu à applications industrielles, il s’est orienté par la suite vers l’étude du dopage de l’erbium dans divers matériaux dans l’objectif de concevoir des composants de télécommunications optiques émettant à 1,56 µm. Travail qui a abouti à une première DEL en silicium et à la démonstration que tout matériau dopé à l’erbium, ayant un gap plus grand que 0,8 eV, émettait à 1,56 µm et était potentiellement applicable pour les télécommunications optiques.

 En 1992, il est nommé à la Direction scientifique du CNET et est chargé des domaines de la microélectronique, des télécommunications hertziennes et optiques. Sous l’impulsion de Jeannine Hénaff, il coordonne et engage des actions propres à investir des domaines innovants en mettant en réseau laboratoires du CNET et laboratoires académiques. C’est ainsi que des thématiques telles que les fonctions opto-hyper, les antennes millimétriques, les nouvelles fonctions optiques, les communications quantiques (1996), le millimétrique, santé et téléphonie mobile (action lancée en 1994) etc. ont été explorées et ont données lieu à publications, séminaires et conférences etc. Parallèlement, Pierre-Noël Favennec a continué à prospecter de nouveaux thèmes de recherche comme les liaisons à peu de photons (co-brevet), les liaisons optiques sans fil, les objets communicants, les écrans souples, le GTTH (Gigabits To The Home)… En 1994, il prend en charge la Collection technique et scientifique des télécommunications (CTST). Sous son impulsion, 60 livres ont, à ce jour été édités. La CTST, collection en français et pour une plus grande reconnaissance des auteurs français, il favorise, en partenariat avec les grands éditeurs internationaux, des traductions d’ouvrages (18 ouvrages à ce jour).

 En 2003, il devient consultant à la Direction scientifique de l’Institut Télécom, tout en continuant à diriger la CTST, renommée Collection Télécom. Il prend alors une part encore plus active dans l’édition scientifique et notamment en prenant des responsabilités dans des comités de rédaction (Annales des télécommunications, I2M, Radio Science Bulletin), en étant rédacteur en chef invité dans Comptes Rendus Physique (2 numéros thématiques) ou rédigeant des articles de synthèse sur la mesure de l’environnement radioélectrique.

 Il prend, de même, une part très active dans la vie d’URSI-France, officiellement le Comité national français de radioélectricité scientifique, où, après avoir été président de la commission « Electronique et optique », il en assume la Présidence de 2003 à 2006 et depuis il continue d’y être très présent.

 En 2005, premier Président de la Fondation de recherche « Santé et radiofréquences », il met en place celle-ci, en veillant à un dialogue exigeant entre associations-industriels-scientifiques-représentants de l’Etat…

 Face à la nécessité de développer la communication scientifique à l’attention du grand public, il crée, en collaboration avec l’Association bretonne pour la recherche et la technologie (ABRET) une exposition itinérante « Un monde sans fil – les ondes en questions ? ». De même face aux nouvelles avancées technologiques et au besoin du public de comprendre et de recevoir une information objective, Pierre-Noël Favennec s’est fortement investit dans l’animation des associations bretonnes de culture et de diffusion scientifique que sont l’ABRET et l’APAST (Association Pour l’Animation Scientifique du Trégor).

La Médaille du CNFRS 2008 a été décernée à Pierre Baüer par Michel Petit

Biographie de Pierre Baüer
Pierre Baüer, ingénieur électrotechnicien de l’Institut national polytechnique de Grenoble, entreprend en 1964 une activité de recherche en physique spatiale dans un laboratoire de la NASA à l’université du Michigan. Son travail de thèse (PhD) porte sur l’étude du plasma de l’environnement terrestre. Sur proposition de Michel Petit, il rejoint l’équipe du sondeur ionosphérique à diffusion incohérente du CNET en 1969, en qualité de chercheur CNRS.

Après un nouveau séjour aux États-Unis (1974-1975) en tant que Senior post doctoral fellow de la National Academy of Sciences, il assume successivement les responsabilités de directeur adjoint du CRPE/CNET, de directeur du Service d’aéronomie, de directeur du Centre d’études spatiales de la biosphère et de directeur adjoint de la recherche de Météo France.

Ses recherches concernent, dans une première phase, l’étude expérimentale de l’ionosphère, des phénomènes auroraux et de la thermosphère grâce à la technique de la diffusion incohérente des ondes électromagnétiques par l’ionosphère. Elles évoluent ensuite vers la télédétection des couches denses de l’atmosphère et des calottes glaciaires.

Il est vice-président, puis président de la commission G (Radioélectricité ionosphérique et propagation) de l’URSI de 1978 à 1984, président du Conseil scientifique d’EISCAT (European Incoherent Scatter) de 1979 à 1982, membre du conseil d’administration d’EISCAT de 1982 à 1990, coordinateur du programme scientifique des Assemblées générales de l’URSI de 1987 et 1990, trésorier de l’URSI de 1990 à 1993, président du CNFRS de 1990 à 1992, président de l’URSI de 1993 à 1996, président sortant de l’URSI de 1996 à 1999, trésorier du CNFRS/URSI-France de 2001 à 2005.

La Médaille du CNFRS 2007 a été décernée à Bernard Veyret par Jacques Joussot-Dubien

Bibliographie de Bernard Veyret,
Né en 1950, ingénieur physicien de l’ESPCI, Bernard Veyret, a d’abord été chercheur en photochimie à Boston pendant trois ans, puis enseignant au Maroc pendant deux ans. Il a, en 1979, rejoint le Laboratoire de photochimie et photochimie moléculaire de Bordeaux dirigé par Jacques Joussot-Dubien, pour travailler sur la chimie troposphérique.

À la suite d’un stage postdoctoral de la Royal society au département de Chimie de l'Université de Cambridge en Angleterre, il a développé son activité de recherche au Laboratoire de Physique des Interactions Ondes-Matière (PIOM) à Bordeaux, dans l’équipe de bioélectromagnétisme, qu’il anime depuis 1985. Il est actuellement Directeur de recherche au CNRS et Directeur d’étude de l’École Pratique des Hautes Études. Lors d’une année sabbatique à Rome en 2005, il a collaboré avec le groupe de bioélectromagnétisme du département d’électronique de l’Université La Sapienza. 

Il fut en 1989 l’un des fondateur de l'Association Européenne de Bioélectromagnétisme (EBEA) qui va organiser à Bordeaux son 8ème congrès en avril 2007. Bernard Veyret a coordonné le programme français COMOBIO du RNRT et le programme européen Perform B. Il a participé à la rédaction de nombreux rapports européens et français sur le thème « champs électromagnétiques et santé ».

Il fut Vice-président et Président de la commission K (Electromagnétisme en biologie et médecine) du CNFRS puis Président de la commission K de l’URSI de 2002 à 2005, jusqu’à l’assemblée générale de New Delhi. Il est actuellement coordinateur de la rédaction du Livre Blanc de l’URSI sur « Communications sans fil et santé ».

Bernard Veyret appartient à l’ICNIRP (International Commission on Non Ionizing Radiation Protection) depuis 2000; il fut responsable du comité « Biologie » attaché à cette commission.

Il est l’auteur de quelques 75 articles dans des revues internationales dont la moitié portent sur le bioélectromagnétisme. 

La Médaille du CNFRS 2006 a été décernée à Jacques Citerne par Yves Garault

Après des études supérieures à Lille, Jacques CITERNE est nommé en 1980 Professeur des Universités à l’Institut National des Sciences Appliquées de Rennes. Il y crée en 1981 le Laboratoire Composants & Systèmes pour Télécommunications (LCST) qui allait devenir l’Institut d’Électronique et de Télécommunications de Rennes. En 2000, il participe au CNRS, comme Directeur Scientifique Adjoint, à la création du Département STIC.

Ses activités de recherches s’orientent dès 1973 vers l’application de l’électromagnétisme aux circuits (Lille) et aux antennes (Rennes) micro-ondes. Ses contributions scientifiques majeures sont un modèle « analytique » pour la micro-fente (1975), la description du continuum de modes rayonnés sur une  micro-fente (1985) une « virtualisation » de la caractérisation des composants actifs et passifs sur analyseur de réseau automatique (1990) et une « promotion » réaliste du couplage électromagnétique pour les alimentations d’antennes plates (1988). Dès 1984, il expérimente en vraie grandeur les techniques de communication par étalement de spectre sur canaux réels très perturbés anticipant le succès de l’AMRC dans les futurs réseaux de mobiles.

Dans le domaine de l’électromagnétisme appliqué aux composants micro-ondes intégrés, il est co-fondateur en 1988 de la Société IPSIS qui commercialisa jusqu’en 2000 le logiciel SAPHIR. Dans celui des communications numériques, il est aussi co-fondateur en 1992 de la société ST2E qui fut la première Société française à commercialiser des ASICs à étalement de spectre (1993) et aussi des simulateurs temporels de canaux radio-mobiles pour l’évaluation de performances (1995).

Hommage au Professeur Michel-Yves Bernard (1927-2005) lors des Journées scientifiques 2006

Michel-Yves BERNARD, agrégé de Physique, enseigne d ‘abord au Lycée de  Limoges puis au Lycée Chaptal. Simultanément il obtient son doctorat sous la direction du Professeur GRIVET  avec des travaux sur la « mécanique des particules chargées dans les champs électrostatiques » et le prix Giral-Baral attribué par l’Académie des Sciences. Il est ensuite chargé de cours à l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud puis Maître de conférences à Caen avant d’être détaché à l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires puis nommé professeur au CNAM, titulaire de la Chaire de Radioélectricité Générale où il enseigne et dirige une équipe de recherche pendant trente deux ans.

Comme conseiller au Ministère il a été à l’origine de la création des Instituts Universitaires de Technologie. Il est co-fondateur du club EEA (Électronique, Électrotechnique et Automatisme) qui a permis d’harmoniser les enseignements de ces disciplines dans les Universités et un des principaux initiateurs de l’ESCPI (Ecole Supérieure de Conception et de Production Industrielle).